samedi 24 décembre 2011

La mendiante mal reçue

La mendiante


Dans un temps de disette, par une rude et froide journée d’hiver, une pauvre femme inconnue avait parcouru le village, mendiant de porte en porte.

Ses vêtements étaient propres, mais bien usés et rapiécés. Comme la neige tombait en abondance et que le vent soufflait avec force, la pauvre femme avait serré autour de sa tête un fichu qui cachait en partie ses traits. Elle tenait à la main droite un bâton et au bras gauche un panier. Dans la plupart des maisons, on ne lui donnait qu’une misérable aumône ; quelques fermiers - à leur aise cependant - la renvoyèrent même avec dureté. Un seul villageois - et non un des plus riches - la fit entrer dans la cuisine où régnait une douce chaleur, et la fermière, qui sortait du four un beau gâteau doré à point, en donna un gros morceau à la mendiante, qui, réchauffée, réconfortée, reprit sa route.

La Comtesse

Quelques jours plus tard, les villageois furent tout surpris de recevoir une invitation de Mme la Comtesse, qui les priait à souper à son château. C’était bien la première fois que la châtelaine faisait une telle invitation ! Les braves paysans mirent leurs plus beaux atours et, un peu intimidés, arrivèrent au château à l’heure indiquée.

Des domestiques, bien stylés, les aidèrent à ôter manteaux, chapeaux et galoches et les introduisirent dans la salle du festin. Une grande table avait été dressée, elle était couverte de pièces d’argenterie, de cristaux, de fleurs. Chacun trouva sa place indiquée par une jolie carte fleurie.

Mais quelles ne furent pas la surprise et l’indignation des convives, de voir les valets leur apporter des assiettes contenant quelques croûtes de pain, un bout de fromage moisi, ou un os …

Seule une famille, assise près de la châtelaine, était servie de mets succulents : poulet rôti, salade, légumes rares.

Des murmures s’élevèrent dans la salle :

- On se moque de nous ! C’est honteux ! …

La châtelaine s’était levée, tous les yeux se fixèrent sur elle : l’énigme allait être expliquée.

- Mes amis, dit-elle, la mendiante qui s’est présentée chez vous, il y a quelques jours, c’était moi ! J’ai voulu mettre à l’épreuve votre bienfaisance. Hélas ! J’ai été déçue, car seule, dans tout le village, une famille m’a reçue avec bonté et a partagé avec moi ce qu’elle possédait. Les autres … voyez ce que vous avez donné, tout est là.

On imagine facilement les sentiments que ces invités ont pu éprouver en écoutant ces paroles : Oh ! S’ils avaient su qui ils recevaient ce jour-là !

Que faites-vous de Jésus ?

Il y a près de 20 siècles, le Fils de Dieu, sous le déguisement d’un simple homme, est venu dans ce monde. Né dans une étable, il a connu le mépris, l’hostilité, puis le rejet. Quelques-uns cependant l’ont reçu. Ils ont discerné, derrière l’homme simple, le Noble de lignée royale. Vient le jour proche où, à notre tour, nous comparaîtrons devant le Roi des rois ! Il nous sera fait comme nous lui avons fait ! Que représente Jésus pour nous ? Quelle valeur a-t-il pour nous ? Jésus dira-t-il en nous voyant : « Je ne te connais pas ! » ou « Viens, bon et fidèle serviteur ! Entre dans la joie de ton maître ! »

samedi 17 décembre 2011

Un cantique qui a du prix !

Helen Berhane, chanteuse de gospel, a passé deux ans et demi en détention en Erythrée à cause de sa foi. Dans la souffrance ou dans la consolation, elle n’a jamais cessé de garder confiance en Dieu. Voici les paroles de l’un de ses cantiques, s’inspirant de ce qu’elle a vécu en prison.





Persécutée, isolée, épuisée,

Mes jambes vacillent, je vais tomber.

Je pleure comme un nourrisson arraché à sa mère.

Jésus, tu ne m’as pas abandonnée.



Dans ma misère, mon désespoir, ma solitude,

Je n’ai plus que toi, tu es ici vers moi.

Quand cette lourde croix m’oppresse,

Mon Aimé, tu es toujours près de moi



Quand la peur m’envahit comme jadis tes disciples,

Quand au fond des ténèbres je crie à toi,

Tu entends mon appel de détresse

Et me remplis de ta paix céleste.



Quand je me sens seuls abandonnée,

Jésus, tu es encore avec moi.

Quand cette lourde croix m’oppresse,

Mon Aimé, tu es toujours près de moi.



Quand j’étais méprisée et rejetée de tous,

Dieu de David, tu l’as vu et as détruit Goliath,

Je suis maintenant témoin de tes actes,

Je les ai vus de mes propres yeux.



Sur mon chemin de solitude et d’angoisse,

Jésus, tu ne m’as jamais quittée.

Quand cette lourde croix m’oppresse,

Mon Aimé, tu es toujours près de moi.

An Interview With Helen Berhane from David Shepherd on Vimeo.



Sources : Portes Ouvertes - Release International

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samedi 10 décembre 2011

Enfants de la crise...

Génération sacrifiée

Né dans une période sombre de l’histoire de son peuple, Daniel, jeune israélite, fut déporté avec beaucoup d’autres par Nabuchodonosor, le roi de Babylone, loin de son pays. Israël vivait dans les faits ce que n’avait cessé de dire les prophètes. Dès l’origine, Dieu avait prévenu ! Si Israël l’abandonnait, il perdrait ce que Dieu lui avait donné : son pays, sa sécurité, sa liberté… Nous ne savons pas quels sentiments habitaient Daniel et ses compagnons lors de cet exil. Leur génération n’était pas responsable du fiasco de la nation. Celui-ci n’était dû qu’aux erreurs commises par les pères. Les pères avaient fauté, mais c’était eux, les fils, qui payaient.

Leur situation me fait penser à la nôtre. La crise actuelle de l’euro n’est pas le fruit du hasard. Elle est la conséquence de l’endettement insensé des Etats dans les dernières décennies… comme si le progrès était un principe intangible. L'optimisme passé était si fort que nos dirigeants actuels constatent, effarés, que rien n'a été prévu dans le traité de Maastricht pour affronter l'éventualité d'une telle crise. La conséquence en est que la décennie qui vient a été qualifiée de décennie perdue. Les perspectives de croissance et de redressement à court terme étant quasi nulles, la récession inévitable, le seul héritage que nous laissons à nos enfants est le salaire de nos erreurs irréparables.

Je ne suis plus à l’âge de la jeunesse et des grands projets. Je me mets cependant à la place de mes fils. Quel message est à même de les stimuler à vivre, entreprendre et espérer dans le climat actuel ? La question vaut la peine d’être posée ! La situation que nous vivons ayant déjà été vécue par Daniel, c’est vers lui que nous allons nous tourner. Car le livre qui le concerne en témoigne : jamais Daniel n’a sombré dans le défaitisme. Au milieu des éléments déchaînés, sa vision de l’histoire lui a permis de rester debout, égal à lui-même. En quoi Daniel croyait-il donc pour faire preuve, en tant de crise, d’une telle force ?

Le Rocher de Daniel

Exilé dans un autre pays, une autre culture, Daniel a su s’adapter sans renier sa foi, ni ses convictions. Il a été aussi loin qu’il était possible dans la soumission aux ordres du roi qui l’avait fait captif sans jamais céder de ce qui était vital et sacré à ses yeux. Daniel nous enseigne que ce qui fait notre force n’est pas lié aux circonstances dans lesquelles nous vivons. Le monde extérieur peut sombrer, les fondements du monde intérieur de Daniel ne bougent pas. La vie de Daniel est ancrée dans des réalités qui ne sont pas de ce monde. Il croit en la souveraineté de Dieu et sait que son destin n’est pas entre les mains des hommes, mais de Dieu, l’Eternel.

La vie ne fut pas pour autant tous les jours faciles pour Daniel. A la cour du roi, il fut exposé aux caprices du souverain. Agité une nuit par un cauchemar, celui-ci convoqua au matin tous les sages du royaume pour qu’ils lui en fournissent l’explication. Problème : Nabuchodonosor ne se souvenait même plus du contenu du rêve. Qui pouvait le lui rappeler et le lui expliquer ? Une sentence de mort fut prononcée contre tous les sages s’ils n’y parvenaient pas.

Daniel l’apprit. Il demanda au chef des gardes un délai. Puis, appelant ses amis, il pria. Dieu se révéla à lui et lui décrit le rêve du roi. Il lui en fournit ensuite l’explication. Daniel sauva sa vie et celle de tous les conseillers du roi. Daniel nous enseigne ici que, quelles que soient les situations, ce n’est pas en nous, mais en Dieu que se trouve la sagesse et le discernement. Le croyant qui connaît Dieu a une intelligence supérieure, non à cause de son QI, mais par le fait qu’il reçoit dans son esprit des lumières qui échappent aux autres. Avec Dieu, Daniel nous apprend que nous ne sommes jamais seuls, jamais livrés à nous-mêmes ou aux autres. Une fois de plus sauvé, Daniel nous livre quelques éléments de sa vision de l’histoire.

Le Maître de l’histoire

Avant qu’il aille livrer au roi la révélation de Dieu, Daniel le remercie. Dans sa prière, il fait part de deux éléments propre à stimuler la confiance de chacun, aux jeunes de notre temps d’abord, en Dieu ;

1. Dieu est Celui qui change les temps et les circonstances : Daniel 2,10

Nous pensons trop que le monde dans lequel nous avons vécu et grandi est immuable. Tant de sécurités nous entourent, tant de facilités font notre confort qu’il ne nous vient jamais à l’idée que tout ceci peut être très provisoire. L’histoire du monde pourtant n’est que la répétition incessante de grandeurs et de déclins. Des empires entiers, dominant un temps le monde, ont disparu, ne laissant comme souvenir aux générations suivantes que des ruines. Babylone, le royaume de Nabuchodonosor, en est un exemple frappant.

La crise par laquelle nous passons devrait nous interpeller à ce sujet. Même si les économistes nous en expliquent les causes, Daniel dit que c’est en réalité Dieu qui change les temps et les circonstances des peuples. Les événements ne se produisent pas par hasard. Leur minutage est coordonné en vue de l’accomplissement des projets de Dieu. L’impuissance dont font preuve nos dirigeants à endiguer la catastrophe le prouve. Ils luttent contre plus fort qu’eux. Au lieu de défendre les acquis du passé, il faut nous préparer à ce qui vient dans l’avenir. Pour le croyant, uns constante ne varie jamais : Dieu sera toujours là au contrôle de la situation.

2. Dieu est celui qui renverse et établit les rois : Daniel 2,10

L’année 2012 sera une année d’élection à bien des endroits. Dans les peuples, la tension est là : qui va s’installer sur le trône du pouvoir ou le siège du président ? Dans d’autres pays, l’aspiration à la liberté et à la démocratie ne s’éteint pas. L’un après l’autre les tyrans s’écroulent sous les coups répétés de la ferveur populaire. Combien de temps les dictatures qui restent vont-elles tenir ?

La vision de Daniel sur l’histoire est toute autre. Si les hommes votent, si les peuples se rebellent, c’est le Trés-Haut qui domine sur le règne des hommes. Il le donne à qui lui plaît. Il peut y élever le plus vil des hommes : Daniel 4,17. Ce qui compte n’est pas le roi lui-même, mais la façon selon laquelle, par lui, le projet de Dieu pour le monde s’accomplit. « Le cœur du roi est un courant d’eau dans la main de l’Eternel, dit le roi Salomon. Il l’incline partout où il veut : Proverbes 21,1. » L’orgueilleux roi Nabuchodonosor, qui devra quitter le pouvoir pour cause de maladie mentale, le reconnaîtra : Je bénis, dit-il, le Très-Haut, je loue et glorifie celui qui est vivant pour toujours, dont la domination durera toujours et dont le règne subsiste de génération en génération. Tous les habitants de la terre comptent pour rien ; il agit comme il lui plaît avec l’armée du ciel et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui lui résiste et lui dise : Que fais-tu ? » : Daniel 4,17

Sommes-nous pour autant livrés à l’arbitraire ? Nullement. La situation d’exil vécue par Daniel nous rappelle que les peuples récoltent ce qu’ils ont semé. En tant que croyants, nous pouvons influer sur la conscience de la nation et militer pour le respect des valeurs affirmées dans la loi de Dieu. La Bible nous ordonne aussi de prier pour les autorités. L’apôtre Paul en fait une priorité. La prière peut faire tomber des rois mauvais et en installer d’autres dans le siège du commandement. Les autorités, certes, sont un pouvoir limité. Mais, ne l’oublions pas, c’est aussi d’elles que dépendent notre tranquillité et notre paix.


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samedi 3 décembre 2011

Chrétien écolo !

Enjeux

Les écologistes les plus radicaux considèrent que la disparition de l’être humain pourrait favoriser la biodiversité, puisqu’il est la principale cause des désordres actuels dans la nature. D’autres, plus modérés, proposent de multiples solutions propres à résoudre tous les problèmes ! Leur motivation est le plus souvent inspirée par la peur du changement climatique et d’un accident industriel majeur et de leurs conséquences. Cette crainte est en partie fondée, mais elle ne peut être le seul motif d’un comportement « écologique. »

Bible et écologie

La vision biblique du monde n’est pas centrée sur l’homme ou sur la nature : elle est « théocentrique ». Dieu est bien le Seigneur, le maître de cette terre. C’est donc en référence à Dieu et non à l’homme que nous pouvons vivre et ajuster notre comportement. Hélas, cela n’a pas toujours été le cas de bien des chrétiens, loin s’en faut !

Il est bon d’adopter certaines mesures pour préserver notre planète, mais nous aurions tort de nous en contenter pour nous donner ainsi bonne conscience. Ce n’est pas tant la « compensation carbone », par exemple dont les bases de calcul restent parfois nébuleuses, qui favorisera la diversité des espèces. C’est la réorientation de nos choix, individuels et collectifs, pour vivre, consommer, et nous déplacer autrement dans le temps et dans l'espace de notre belle planète, qui contribuera à sa sauvegarde.

Face à l’avenir, les chrétiens vivent plus ou moins bien la tension entre le présent et l’avenir, spécifique à leur foi. Ils ont parfois tendance à mettre l’accent sur les dernières phrases du Credo, le retour de Jésus-Christ et le jugement dernier, la « dissolution de toutes choses » évoquée par l’apôtre Pierre dans sa deuxième lettre, la « fin du monde » ! Tout doit disparaître ! Après moi, le déluge ! Cela est aussi vrai pour ceux qui placent leur foi en la déesse consommation et qui vénèrent le dieu tout-puissant de l’argent-roi. Les conséquences d’une telle attitude sont sensibles, en particulier pour les êtres humains les plus faibles et démunis, et pour les espèces animales ou végétales les plus menacées.

Respect de l’environnement

La foi chrétienne demeure une source de motivation puissante pour se conformer davantage aux exigences d’une vie plus respectueuse de l’environnement. Nous pouvons, certes, cultiver notre foi en un Dieu souverain et providentiel, sur qui nous avons le privilège de nous reposer avec confiance, afin de rester en paix même en temps de crise. Ce n’est pas un prétexte au gaspillage, ni à éviter nos responsabilités pour vivre de façon responsable. Les chrétiens sont appelés à manifester leur amour et leur respect pour le Créateur.

Quel être humain se réjouirait de voir son œuvre méprisée, foulée aux pieds, détruite ? Et nous prêchons l’amour du prochain : n’est-ce pas nous contredire que de détruire l’environnement, où chacun vit et dont il tire aussi sa subsistance ?

Nous avons enfin une espérance particulière, enracinée en Dieu qui un jour renouvellera cette création toute entière : Romains 8,18-23. Cela doit nous conduire, comme un signe de cette espérance, à prendre soin de notre corps, bien qu’il soit mortel, et à préserver ainsi, avec tous nos contemporains, la plus grande diversité des espèces vivantes et des ressources naturelles.

Article de Frédéric Baudin, membre fondateur d’A Rocha France. Paru dans le N°2-2010-1